Philippe Pereira, le porte parole de la tribune Boulogne, a accordé un entretien à France Football dans lequel il détaille les problèmes entre supporters à Paris, mentionne le match PSG-OM et analyse la situation du club de la capitale.
Le porte parole de Kop de Boulogne, Philippe Pereira n’a pas caché qu’il n’était pas satisfait de la décision d’attribuer 1500 aux supporters de l’OM pour le prochain clásico. Selon lui, un tel nombre de places pose des problèmes d’équité et de sécurité. "Le risque d'incidents est énorme, au moins autant que lorsque Thiriez a annulé le match. Cette décision est tout simplement inconsciente ! Je tire le signal d'alarme et je pèse mes mots. Si les autorités veulent une guérilla urbaine en mettant 500 places de plus... Les supporters prennent ça comme un terrible désaveu", a-t-il déploré. Le porte-parole s’est dit agacé qu’il n’y ait pas le même nombre de places pour les visiteurs à l’aller et au retour, surtout vu les risques que cela entraîne. "C'est super mal vécu. Il faut que tout le monde prenne ses responsabilités. Le jour où un mec restera sur le carreau, il sera trop tard. C'est déjà assez chaud dans nos propres tribunes, on n'avait pas besoin de ça."
Un conflit politique dans les tribunes
Pereira est aussi revenu sur l’opposition violente entre la tribune Boulogne et le Virage Auteuil. "Ca n'a rien à voir avec les résultats du club. La base est politique. Des groupes d'Auteuil et de Boulogne, aux convictions opposées ont décidé de se mettre sur la gueule. Je le déplore, on essaie de régler le problème. Mais on a franchi une nouvelle étape dans la violence en tribunes", a-t-il reconnu. Il a, d’ailleurs, avoué que la tension entre les deux Kops parisiens n’avait jamais été aussi problématique, au point de voir des affrontements à l’intérieur même des stades. "Le dialogue n'est pas totalement rompu mais je suis pessimiste. La rivalité a toujours existé entre Auteuil et Boulogne. Sauf qu'avant, on arrivait à vivre avec. Les mecs réglaient leurs problèmes sur « terrain neutre », ça restait confidentiel. Aujourd'hui, ils s'affrontent dans les stades. Ils se reconnaissent dans la tribune et ça part en live...Ca va crescendo depuis un an. J'entretiens de bons rapports avec les Lutece, des Supras et même des Authentiks. On essaie de calmer les esprits mais ça devient compliqué."
Une direction un peu dépassée
Dans une telle situation, le rôle de la direction du club parisien n’est pas facile, surtout qu’elle ne doit pas se positionner dans un camp ou l’autre. Cela dit, Philippe Pereira a déploré que les décisions prises aient toujours été en défaveur de Boulogne." Robin Leproux est très à l'écoute mais le club ne peut pas jouer le rôle de la police. C'est à elle de faire son travail. Après Lille-PSG, on a eu 12 IDS à Boulogne. Les mecs font des conneries, ils en assument les conséquences. Mais il faut qu'il y ait des sanctions des deux côtés. On n'est pas des enfants de chœur mais arrêtons de croire qu'à Boulogne, on cherche à se battre en tribune. On a une réelle volonté de régler le problème", a-t-il affirmé, remonté contre l’image qui est souvent donnée des supporters de la tribune Boulogne.
Des supporters déçus mais qui continuent de soutenir
Pour terminer, celui qui représente une partie des supporters du PSG a abordé la question des résultats sportifs du club. Cette mauvaise posture de la capitale continue d’agacer, même si les supporters côté Boulogne continuent de soutenir le coach en place. "Il y a un ras-le-bol général, c'est clair. Ceci dit, on reste derrière Kombouaré. Les «Luis, Luis, Luis » de Lorient étaient plus une provocation quand le coach a remplacé Hoarau. Je me demande encore ce que Colony Capital est venu faire dans le foot. Le lien est rompu avec les supporters, la situation sera difficile à rattraper. Ça peut paraître bizarre mais j'ai du respect pour Sébastien Bazin que j'ai déjà rencontré. C'est quelqu'un d'abordable. Le tort qu'il a eu est selon moi de ne pas assez communiquer", a-t-il précisé. Par ailleurs, Philippe Pereira a tenu à clarifier la position du Kop de Boulogne : les supporters ne feront pas de grève des encouragements. "Par expérience, je sais que ça ne sert à rien. La consigne à Boulogne est de continuer d'encourager quoi qu'il arrive. Les joueurs ont compris le message", a-t-il conclu. En espérant qu’il ait raison sur le dernier point évoqué…