Alors que le bassin d'Ile de France est le plus grand vivier de joueurs de football aspirant à devenir professionnels, Paris peine à sortir de très bons joueurs de son centre de formation. Patrice Lecornu, ancien directeur de ce centre, explique la situation pour France Football.
Mis à part Anelka, on ne peut pas dire que les joueurs passés par le centre de formation du Paris Saint-Germain deviennent des cadors du football. Certes, plus récemment, Sakho est en passe de le devenir mais rien n'est encore fait. Comment expliquer alors cette situation ?
Patrice Lecornu, ancien directeur du centre de formation du PSG (2000-2005) revient sur cette situation en reprenant deux exemples marquants de joueurs ayant pu intégrer le centre du PSG mais préférant finalement être formés ailleurs. Il s'agit de Ben Arfa (OM) et d'Obertan (Manchester United) :
En ce qui concerne le Marseillais, Lecornu estime que le club a fait ce qu'il fallait mais que le joueur a privilégié Lyon : "On a reçu le joueur, sa famille et son conseiller. On a fait des efforts comme rarement. Mais il a signé à Lyon."
Pour Obertan, aujourd'hui à Manchester après avoir porté le maillot bordelais, les choses se sont passées différemment : "Lui aussi était sollicité de tous les côtés. On avait passé un deal avec ses parents, car il ne voulait pas venir si on appliquait la clause l’obligeant à ne plus pouvoir partir sans l’accord du club dès lors qu’il signait en tant qu’aspirant. Alors, on lui a dit : "Tu viens pendant deux ou trois ans et, si tu ne veux pas signer de contrat, on s’engage à te laisser partir." C’est ce qui s’est passé, car il a fini par rejoindre Bordeaux. On ne l’a pas bloqué, alors qu’on en avait le droit."
Dès lors, ces deux grands espoirs du football français ont choisi une autre route que celle proposée par le PSG. Conformément à certaines idées reçues, Paris n'a peut-être pas les dents assez longues pour implanter sa suprématie dans un milieu gouverné par les moins scrupuleux. Cependant, la politique récente du club qui consiste à donner leur chance aux néo-professionnels devrait aider certaines jeunes pousses à croire en leurs chances de percer un jour au PSG et ainsi leur donner envie d'y faire leur début de carrière.