Grégory Coupet est revenu dans Le Parisien de ce vendredi sur sa longue absence due à une blessure à la cheville gauche. Il raconte comment il a vécu d'être éloigné des terrains.
Désormais remis de sa fracture à la cheville, Grégory Coupet raconte le déroulement de cette saison plus que bizarre qu'il a vécue depuis le 28 novembre dernier. "Je n’ai pas le souvenir d’une douleur. Juste d’un instant de panique en pensant à une fracture ouverte. Mais le docteur Eric Rolland est arrivé tout de suite. J’ai entendu deux craquements. J’ai attrapé le bras du docteur. Et je me souviendrais toujours de son regard calme et serein. Il m’a dit avec douceur : c’est fini, ça va aller . D’un coup, j’étais comme apaisé. Avec le recul, je dis que c’est à cet instant que j’ai été sauvé. Car je n’ai pas emmagasiné de traumatisme de douleur."
Le gardien donne des détails sur sa douleur quelques jours après l'incident. "J’en suis sorti au bout de deux jours. Je déteste ces endroits. J’avais refusé de prendre les produits antidouleur et ça allait à peu près. Par principe, je prends un minimum de médicaments, par crainte d’utiliser un produit dopant. Cette sortie prématurée pour aller au camp des Loges, je l’ai payée. Le soir, j’avais mon cœur dans la cheville tant je souffrais ! Je suis resté chez moi pendant une semaine pour reposer mon corps", a-t-il relaté.
Malgré cela, l'ancien Lyonnais ne s'est pas laissé abattre et a travaillé le reste du corps pour ne pas perdre le rythme. "Quand je suis revenu vers le 15 décembre, ma priorité, c’est de travailler les bras et le rythme cardiaque. Pour cela, il faut un appareil de cardio-training qui s’appelle le Winch. Le club en a acheté un immédiatement. A Lyon, ça c’était déjà passé comme ça avec ma blessure au genou. Partout où je passe, je laisse un Winch derrière moi (Rires.) ! Quand on m’a enlevé le plâtre, j’ai souffert énormément. J’avais l’impression qu’on me frappait le pied avec une batte de base-ball. L’horreur", s'est-il souvenu, encore marqué.
Pas encore rétabli, le portier parisien n'a pas pu partir en vacances à la montagne comme il le souhaitait et s'est contenté de rester en famille et de rassurer les gens sur son état de forme. "J’avais prévu de passer les fêtes en montagne mais il y avait trop de risque de glissade. Je suis donc resté en famille à Lyon puis j’ai passé trois jours à Montpellier. Dans ma tête, j’ai complètement zappé l’actualité du PSG. Et chez presque tous les gens qui me parlent, je sens de la gêne et de la compassion. Beaucoup étaient persuadés que je ne rejouerais plus. Et c’est moi qui passe mon temps à rassurer tout le monde."
Le véritable tournant pour Coupet semble être le stage à La Baule au mois de janvier. "Le coach a voulu que je parte avec le groupe. Cela m’a touché et ému. J’ai eu des soins du matin jusqu’au soir. Résultat, je suis parti là-bas en boitant et j’en suis revenu en marchant presque sans béquilles."
Dès lors, il a tout fait pour revenir à 100%, même s'il avoue avoir un peu deccroché du PSG du fait des problèmes de santé de son père (qui est mort récemment). "Je n’ai pas arrêté de me tester. Chez moi, avec un ballon plastique lancé par mon fils ou en descendant les escaliers. A la maison, j’ai même mis des poids sur mon pied pour renforcer la cheville. Il n’y a que sur l’actualité sportive du club que j’ai lâché : mon papa était malade et, dès que j’avais du temps, je partais à Lyon le voir. Le coach a été très humain en me laissant donner la priorité aux derniers moments avec mon père", a-t-il confié, reconnaissant envers Kombouaré. Cela dit, sa présence a été ressentie de par ses paroles encourageantes dans le vestiaire durant la période de crise. "Ma seule force était de discuter avec les mecs. L’inacceptable, c’était de descendre au classement sans se rebeller. Mais la prise de conscience est enfin là. C’est important de refuser la défaite jusqu’à la fin de saison.", a-t-il rappelé.
Si depuis un moment son objectif était de revenir pour le match de championnat contre Saint-Etienne (ce qui va être chose faite), Grégory Coupet, qui était titulaire en début de saison, estime qu'Edel doit encore garder la cage du PSG pour l'instant. "En janvier, un journaliste m’a parlé de ce match contre les Verts. C’est devenu un point fixe. Le symbole était fort de retrouver le groupe là où j’ai été formé. J’avais besoin d’une lumière au bout du tunnel. Revenir était mon combat. Mais, à mon sens, Edel doit jouer à Saint-Etienne et la finale de la Coupe de France. Il nous a qualifiés contre Auxerre (en quart de finale) . Il ne serait pas logique de le sortir maintenant alors qu’il y a cette échéance", s'est-il justifié, avec fair-play.