Voilà une nouvelle qui pourrait bien pousser les Français à faire, à nouveau, des stocks dans leurs placards. Ce lundi 16 août 2021, des fabricants français de pâtes alimentaires ont déclaré dans un communiqué qu'une pénurie de blé dur allait probablement arriver sous peu.
En cause, "le dérèglement climatique (qui) met en danger le marché des pâtes alimentaires" d'après le Sifpaf - le syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires - et le CFSI - le Comité français de la semoulerie industrielle, à l'origine du communiqué diffusé ce lundi. "Des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada" conduisent, en effet, à une "pénurie de blé dur, seule matière première des pâtes alimentaires, et à la flambée historique des prix mondiaux."
L'intense vague de chaleur qui a touché cet été le Canada, premier pays producteur de blé dur au monde, "devrait conduire à une récolte (...) de moins de 4,2 millions de tonnes, soit 32% de moins que la moyenne des cinq dernières années et près de 30% de moins que les prévisions du 20 juillet".
En Europe, même son de cloche mais pour une autre raison : les pluies abondantes des mois précédents qui "réduisent fortement le potentiel utilisable de blé dur français pour faire des pâtes alimentaires" et ont conduit à "une récolte insuffisante en Europe avec 7,3 millions de tonnes pour un besoin de 9,5 millions de tonnes". "Avec un stock historiquement bas, il ne sera pas possible d'alimenter le marché mondial avec des blés durs stockés" déclarent les deux industriels.
Aussi, face au prix mondial de référence des blés durs qui subit, depuis le mois de juillet, "une augmentation historique de plus de 30% en quelques semaines, hausse qui pourrait encore fortement s'accélérer lorsque le Canada aura fini de récolter et confirmer une pénurie mondiale de blé dur", le Sifpaf et le CFSI demandent aux pouvoirs publics de mettre en place rapidement "un plan d'urgence" afin d'assurer leur approvisionnement en blé français, de sorte que "l'explosion du prix du blé dur dans les prix de vente pour traverser cette crise exceptionnelle."