La course aux parrainages est terminée : les candidats devaient avoir déposé leurs 500 signatures au plus tard le 4 mars, pour pouvoir continuer leur campagne et avoir une chance d'être élu. Ce dimanche 6 mars 2022, le Conseil constitutionnel indique que 11 hommes et femmes politiques ont reçu 500 parrainages ou plus. La candidate de la Primaire populaire, Christiane Taubira, n'en fait pas partie : n'ayant recueilli que 241 voix, l'ancienne garde des Sceaux a annoncé son retrait de cette campagne.
Lors de cette annonce, Christiane Taubira n'avait pas donné de consigne de vote à ses partisans. La Primaire populaire, elle, a fait son choix. Ce groupe d'électeurs de gauche avait organisé, en janvier dernier, un vote citoyen ayant pour but de désigner un candidat unique pour la gauche. Christiane Taubira était ressortie vainqueur de cette élection, devant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon.
Cette Primaire avait été vivement critiquée, notamment par les autres candidats de la gauche, qui n'avaient pas souhaité être mêlé à cette élection.
Avec le retrait de Christiane Taubira de cette campagne, la Primaire populaire se retrouve donc sans figure de prou, et les 392 000 votants qui avaient élu l'ex-ministre de la Justice doivent se tourner vers un autre candidat.
Ce 5 mars 2022, la Primaire populaire a donc publié un communiqué, afin de guider le choix de ses électeurs. « Après un vote du conseil d’administration qui rassemble des bénévoles, groupes locaux, des membres de l’équipe permanente et du bureau, la Primaire populaire choisit aujourd’hui de soutenir et de faire campagne pour l’Union populaire, meilleur véhicule politique pour faire gagner nos idées à la présidentielle », a indiqué le groupe, qui ne cite cependant pas le nom de Jean-Luc Mélenchon, leader de ce rassemblement politique.
Ce choix peut surprendre plus d'un électeur qui aura suivi cette campagne de près. En effet, lors du vote de la Primaire populaire en janvier, Yannick Jadot s'était placé en deuxième position derrière Christiane Taubira - et donc devant Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, début mars, c'est bien ce dernier qui est désormais soutenu par le groupe de gauche.
Pour le candidat écologiste, cette primaire populaire « est devenue un gag ». « Reconnaissons que dans tout ce moment où ils ont alimenté le débat, on n’a jamais bien compris ce qu’ils souhaitaient. Je les laisse à leur truc interne, qui depuis longtemps n’intéresse plus la campagne, ni les Français », a-t-il commenté sur le plateau de BFMTV, dont les propos sont repris dans 20 Minutes.
Chez les Insoumis, en revanche, on est ravi : « La dynamique s’élargit encore autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Bienvenue à ceux qui veulent prendre leur part à cette bataille jusqu’à la victoire ! Au travail ! », a tweeté Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
La Primaire populaire a justifié son choix en expliquant que « le vote, réalisé au jugement majoritaire, a placé la motion de soutien à l’Union populaire en tête avec plus de 50 % de mention "très bien" ». Le groupe de gauche reconnaît « que la stratégie politique de rassemblement [à gauche] que nous avons portée pendant des mois n’a pas fonctionné car les candidats ne souhaitent pas se rassembler avant le premier tour ».
Ils rappellent leur objectif pour cette élection présidentielle : « Notre force de mobilisation doit servir la victoire de l’écologie et de la justice sociale. Maintenant nous devons gagner ».
