Tchernobyl est de nouveau au cœur des préoccupations européennes. La catastrophe nucléaire survenue en 1986 a laissé des séquelles sur la population, qui s'inquiète d'une nouvelle fuite radioactive alors que la guerre en Ukraine fait rage. Quelles seraient les conséquences si la centrale et son sarcophage étaient endommagés par un bombardement ?
Fin février, les troupes russes ont pris le contrôle par la force du site de la centrale nucléaire, une source de la sécurité russe ayant indiqué que c'était un point symbolique pour signaler à l'OTAN de ne pas interférer. Mais cette semaine, la centrale nucléaire a été privée de courant. Si elle n'est plus en activité depuis la catastrophe, soit près de 35 ans, la centrale contient encore un taux de radioactivité élevé, dont l'Agence internationale de l'énergie atomique n'a plus de nouvelles depuis l'arrivée des russes.
L'organisation se veut rassurante, la coupure de l'alimentation n'a pas d'impact majeur sur la sécurité du site, "la charge thermique de la piscine d'entreposage du combustible usé et le volume de l'eau de refroidissement sont suffisants pour assurer une évacuation efficace de chaleur sans électricité". Mais en cas de bombardement, la situation deviendrait rapidement plus dramatique.
Mais alors, quelles conséquences pour l'Europe ? Si en 1986, la France a assuré que le nuage radioactif s'était arrêté aux frontières du pays, la santé publique serait-elle menacée cette fois ? Les autorités restent inquiètes mais se veulent rassurantes, l'impact serait moindre par rapport à Tchernobyl ou encore Fukushima. À l'époque, il s'agissait "d’explosions sur un réacteur en service, qui a tout libéré d’un seul coup", tandis qu'aujourd'hui, "on peut s’imaginer qu’il y aurait des relâchements, mais moindre sur le plan de leurs nuisances radioactives", indique à Cnews Francis Sorin, membre honoraire du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire.
Depuis 1986, la radioactivité présente sur le site a chuté, est devenue solide et non plus sous forme de gaz ou de liquide, ce qui la rend moins agressive. Mais en cas de bombardement sur une centrale en fonctionnement, notamment celle de Zaporijia, qui a déjà subi un incendie récemment, les dégâts seraient importants, sans la possibilité de refroidir les éléments combustibles en fusion.