Pollution aux particules fines en Ile-de-France et dans la moitié nord de la France

Par My de Sortiraparis, Julie de Sortiraparis, Margot de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Publié le 15 janvier 2025 à 16h51
Depuis deux jours, un épisode de pollution aux particules fines PM 2.5 dégrade fortement la qualité de l’air dans une large moitié nord de la France, de la Bretagne à l’Île-de-France en passant par les Hauts-de-France et la Normandie. En cause, les températures glaciales qui retiennent les polluants près du sol, aggravant un phénomène déjà préoccupant pour la santé publique.

Depuis plusieurs jours, la qualité de l’air se dégrade dans une grande partie de la France, touchant aussi l’Île-de-France. Cet épisode de pollution aux particules fines PM 2.5, issues notamment du chauffage et du trafic routier, s’intensifie sous l’effet d’une vague de froid persistante. Les autorités sanitaires appellent à la vigilance face à une menace directe pour la santé.

Une alerte qui s’étend sur plusieurs régions

De la Bretagne aux Hauts-de-France en passant par la Normandie et l’Île-de-France, les concentrations en particules fines dépassent depuis deux jours les seuils d’alerte dans plusieurs zones. Ces particules, d’un diamètre inférieur à 2,5 microns, sont suffisamment légères pour pénétrer profondément dans les voies respiratoires, causant des effets graves sur la santé, notamment chez les populations les plus vulnérables : enfants, personnes âgées, femmes enceintes et personnes souffrant de pathologies respiratoires.

En Bretagne, Air Breizh qualifie la qualité de l’air de « très mauvaise », une situation inhabituelle pour cette région. Des restrictions de vitesse ont été mises en place en Ille-et-Vilaine pour tenter de réduire les émissions. À Paris et dans sa région, la circulation alternée pourrait être envisagée si les conditions persistent.

Pourquoi cette pollution s’aggrave-t-elle ?

La situation s’explique par les conditions météorologiques actuelles. En hiver, la couche d’air près du sol se comprime sous l’effet du froid, emprisonnant les polluants. Les principales sources identifiées sont les chauffages, en particulier ceux utilisant le bois, ainsi que les véhicules diesel anciens. Ces activités amplifient la saturation de l’air en PM 2.5.

Atmo Nouvelle-Aquitaine souligne un paradoxe : l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur, car il accumule des polluants issus des meubles, des produits ménagers et de la ventilation insuffisante. Il est donc recommandé d’aérer brièvement les logements, de préférence tôt le matin, lorsque les niveaux de pollution extérieure sont plus faibles.

Les précautions à prendre

Face à cet épisode, les autorités conseillent de limiter les activités physiques, particulièrement en extérieur. Les sportifs réguliers, notamment les joggeurs, sont invités à reporter leurs entraînements. Pour se déplacer, les citoyens sont encouragés à privilégier les transports en commun ou à réduire l’utilisation de leur véhicule personnel.

Le chauffage au bois, souvent pointé du doigt, devrait être évité autant que possible, tout comme les combustibles fortement émetteurs de particules fines. En Île-de-France, où les concentrations sont particulièrement élevées, des mesures supplémentaires pourraient être adoptées dans les prochains jours.

Une situation qui s’installe

Selon Prév’air, la plateforme nationale de qualité de l'air, cette pollution devrait persister et pourrait s’étendre jusqu’en Auvergne et en Champagne-Ardenne ce mercredi. Les prévisions indiquent que les concentrations resteront élevées au moins jusqu’à la fin de la semaine.

Les recommandations pour les populations vulnérables et sensibles

Dans tous les cas 

  • En cas de gêne respiratoire ou cardiaque, prenez conseil auprès d'un professionnel de santé
  • Privilégiez des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d'effort
  • Prenez conseil auprès de votre médecin pour savoir si votre traitement médical doit être adapté le cas échéant

En cas d'épisode de pollution aux polluants suivants : PM10, NO2, SO2

  • Évitez les zones à fort trafic routier, aux périodes de pointe
  • privilégiez les activités modérées

Population générale

Dans tous les cas : 

  • En cas de gêne respiratoire ou cardiaque, prenez conseil auprès d’un professionnel de santé
  • Privilégiez des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d’effort. 

En cas d’épisodes de pollution aux polluants PM10, NO2, SO2 :

  • Réduisez, voire reportez, les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions). 

De manière générale :

  • Veillez à ne pas aggraver les effets de cette pollution par la pratique d’autres activités émettrices de substances polluantes (consommation de tabac)
  • La situation lors d’un épisode de pollution ne justifie pas des mesures de confinement ; il convient donc de ne pas modifier les pratiques habituelles d’aération et de ventilation.
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