Fermeture des complexes Le Five et UrbanSoccer : les gérants accusent le coup

Par · Publié le 1er octobre 2020 à 16h28
Comme les salles de sport et autres gymnases, tous les terrains indoor des centres de foot à 5 sont désormais inaccessibles au grand public, quand bien même il existerait déjà un protocole sanitaire strict dans l'établissement. Une mesure restrictive inattendue, qui soulève chez les patrons d'enseigne comme Le Five ou UrbanSoccer non seulement des interrogations, mais également beaucoup de colère et de frustration. Entretien avec Joseph Viéville, PDG et co-fondateur du groupe Le Five.

"Dès demain, si on doit mourir, autant garder la tête haute". Le patron du groupe Le Five, Joseph Viéville, a pris le taureau par les cornes face à la fermeture obligatoire de tous les terrains indoor de ses 8 centres d'Île-de-France. Comme un pied de nez au gouvernement, le chef d'entreprise et ses équipes ont décidé d'ouvrir gratuitement les portes de leurs complexes aux enfants, à partir du mercredi 30 septembre. 

D'ailleurs, les enfants seront bien les seuls à pouvoir fouler les pelouses synthétiques des lieux du groupe Le Five. Depuis l'annonce des nouvelles mesures restrictives par Olivier Véran, le ministre de la Santé, tout est allé très vite. Prononcées le 23 septembre, elles ont pour conséquence directe la fermeture de l'ensemble des salles de sport, gymnases et autres établissements sportifs "couverts" dès le 28 septembre, à l'exception des piscines. Soit à peine 5 jours après les premières mesures.

Une rapidité d'application qui fait écho à la brutalité de la mesure. Après avoir appris la nouvelle, "on ne comprend rien, on est obligé d'accuser le coup, mais on trouve ça dingue" témoigne Joseph Viéville, toujours aussi abasourdi. Aussi, le chef d'entreprise raconte que "le syndicat de la filière sport et les élus, ils nous appelaient tous immédiatement pour nous dire qu'ils étaient désolés et qu'ils n'étaient au courant de rien". C'est tout un monde qui s'effondre pour l'intégralité des acteurs du secteur du sport, encore durement touché par le récent confinement. Le co-fondateur explique qu'aujourd'hui "44% du chiffre d'affaires est touché", sur un "business qui repose sur des charges fixes". Des aides de l'État ? "Comme on est de taille intermédiaire, on n’a rien, on ne se démerde, 0 aide, ni pour les loyers ni pour quoi que ce soit", précise-t-il, inquiet. 

À l'image du sport à la carte, les centres de foot à 5 sont particulièrement prisés des citadins, en particulier en région parisienne. Lieux d'efforts collectifs et de partage, les terrains de football ont participé à redynamiser les jeunes de la capitale et d'ailleurs. "Le banlieusard qui bosse toute la semaine et qui se fait son petit plaisir, il joue au foot le dimanche pour rester en vie", alerte le patron. Aujourd'hui, Joseph Viéville s'accorde avec les autres patrons d'enseignes de sport à la carte sur l'absurdité de la situation, et du sentiment d'injustice qui les envahit. "Castex a dit que les salles de sport étaient une perte acceptable, en gros il nous dit 'vous serez les fusibles', ils veulent juste d'abord toucher ceux qui ne font pas de bruit" s'offusque le chef d'entreprise. 

Dans sa diatribe, le PDG du groupe Le Five pense avant tout au pratiquant "notre incompréhension, on a le temps de l'analyser, mais le jouer il se dit pareil, je suis le dindon de la farce", affirme-t-il. Sans oublier d'évoquer le coronavirus, qui ne semble pas avoir pénétré en ses lieux. "Nos complexes, des lieux de propagation du virus ? On a eu 0 cas détecté, aucun coup de fil de l'Agence Régionale de Santé, sur les 260 000 cas contrôlés qui sont passés par nos centres depuis la sortie du confinement". D'ailleurs, le patron souligne qu'il n'y "jamais plus de 10 personnes sur un terrain", et que malgré la mise en place d'un "protocole sanitaire strict, ils (l'ARS) n'ont jamais vérifié, alors qu'on a des espaces hyper aérés". Aussi, il appelle désormais les autorités sanitaires à l'action : "venez voir nos protocoles, nos espaces, comment on joue au foot, on pourra discuter. Venez voir le sport !". La balle est dans le  camp de l'exécutif. 

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