Dans l'est de l'Antarctique, alors que l'été austral se termine bientôt et devrait faire baisser les températures, la base de recherche de Concordia installée à 3000 mètres d'altitude a enregistré une température de -11,5 degrés, record absolu de chaleur à cet endroit. Plus au sud, en terre Adélie, on note 4,9 degrés en ce mois de mars, record également. Les météorologues notent même des journées sans gel, qui ne doivent pas se produire après le mois de février. Ces vagues de chaleur sont donc historiques et changent le principe même de la météo antarctique, selon Jonathan Wille, chercheur à l'institut des géosciences de l'environnement à Grenoble.
Quant à l'Arctique, un cyclone qui se développe en Amérique du Nord créé un air très doux, avec des températures de 30 degrés au-dessus des normales de saison, alors que le pôle Nord sort de la nuit polaire, qui a duré 6 mois. Cette douceur exceptionnelle risque de se multiplier et de devenir la nouvelle norme, symbole inquiétant du changement climatique. Les pôles se réchauffent en effet 2 à 3 fois plus vite que le reste de la planète.
Fin février, la banquise avait une superficie de moins de 2 millions de km2, la plus petite enregistrée depuis le début des mesures. De fait, la glace continue de fondre, et la montée des eaux se poursuit.