"Séparatismes" : un texte qui "vise à protéger tous nos concitoyens" selon Castex

Par · Publié le 9 décembre 2020 à 13h51
Après le discours très attendu début octobre du chef de l'État, dont plusieurs annonces ont découlé en particulier pour endiguer le "séparatisme islamiste", le gouvernement examine ce mercredi 9 décembre le projet de loi visant à lutter contre ce qui est considéré comme de "l'islamisme radical". Le texte comporte notamment des mesures concernant l'éducation, le financement des cultes et la haine en ligne. Lors de la sortie du conseil des ministres, le Premier ministre a rappelé que cette loi visait avant tout à "donner les moyens de combattre et protéger".

"Nous devons nous attaquer au séparatisme islamiste". Tel était le message martelé par le président de la République, à l'occasion de la présentation du plan d'action contre les séparatismes vendredi 2 octobre 2020. Le projet de loi comprenant l'ensemble des mesures présentées par Emmanuel Macron est présenté en conseil des ministres ce 9 décembre 2020

Un texte qui doit sur le papier permettre de lutter contre "l'islamisme radical", l'ennemi désigné par le chef de l'État. Mis sur la table suite à l'attentat de Samuel Paty, Emmanuel Macron a promis une "fermeté absolue" face à la menace, qui reste pour lui le "séparatisme islamiste". Si ses détracteurs l'accusent de stigmatiser les musulmans de France, il précise que "nous ne ferons jamais l'amalgame entre l'islamisme radical et les musulmans. Je crois d'ailleurs que ces derniers figurent parmi les premières victimes de cette idéologie", expliquait-il. 

À la sortie du conseil des ministres, Jean Castex a rappelé les grandes lignes du texte de loi étudié par l'exécutif : "ce texte vise à protéger tous nos concitoyens" explique-t-il. D'après lui, il s'agit d'un texte utile pour "renforcer l'effectivité de nos libertés publiques et individuelles", et qui permettra surtout de "donner les moyens de combattre et protéger". 

Avant tout, le chef de l'Etat souhaitait désigner l'ennemi, crument. "Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste", a-t-il souligné, comme pour nommer le mal qui s'attaque à la République selon lui. Un discours très attendu, qui vient à point nommé puisque les anciens locaux de Charlie Hebdo ont une nouvelle fois été pris pour cible d'un attentat terroriste, avec un suspect venu obtenir réparation après la republication des caricatures du prophète Mahomet au lancement du procès des attentats de janvier 2015. D'après le président Macron, le séparatisme islamiste est surtout une "idéologie qui affirme que ses lois propres sont supérieures à celles de la République", avant d'insister sur le respect de "toutes les lois"

Les principales annonces d'Emmanuel Macron contre les séparatismes : 

  • L'instruction obligatoire à l'école, dès 3 ans, à partir de la rentrée 2021. L'instruction à domicile sera "strictement limitée aux motifs de santé".
  • L'obligation de neutralité étendue aux salariés des entreprises délégataires de service public, et non plus seulement aux agents publics
  • Enveloppe de 10 millions d'euros mobilisés pour les initiatives de la Fondation de l'islam de France, autour de la culture, de l'histoire et des sciences 
  • Dispositif "antiputsch" dans les mosquées, contrôle des associations cultuelles et des mosquées, éviter de "prédiquer le pire, organiser le pire"
  • Formation des imams en France, fin du système des "imams détachés", des formations labellisées, non-respect de la charte entraîneront la révocation immédiate
  • Les motifs de dissolution des associations étendues dans la loi, aux "faits d'atteinte à la dignité de la personne ou de pressions psychologiques ou physiques", toute association recevant une subvention de l'Etat doit désormais signer une charte de la laïcité 
  • Contrôle accru des établissements privés hors contrat, les sources de financement mieux contrôlées 

Aussi, ceux qui s'interrogent après les propos du président de la République sur les autres formes de séparatismes évoqués ont été entendu. Emmanuel Macron a précisé qu'il y avait "d'autres formes de séparatismes au nom de religions ou de dérives sectaires", mais que d'après lui, il s'agit d'être clair sur le fait que "ce sont des formes qui sont plus minoritaires" a-t-il confirmé. 

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