Après la crise du coronavirus, l'arrêt du tourisme et face à la concurrence du quartier (ndlr. le délicieux Restaurant du Palais Royal à deux pas), il était temps que ce restaurant 2 étoiles vieillissant fasse sa révolution pour attirer les Parisiens. Le chef, Guy Martin, reconnait humblement qu'une nouvelle page était bienvenue, avec l'ouverture au monde symbolisée par la grande terrasse couverte sous les arcanes du Palais Royal.
Fini le foie gras de canard cuit entier, potimarron et kumquats, trait de piment Basque à 108 € et l'homard bleu servi tiède, des betteraves multicolores rehaussées aux baies de Timut proposé en entrée à 118 €, ou bien les noix de coquilles Saint-Jacques poêlées, des héliantis en fine purée et sautés, jus aux zestes de citron vert à 102 €, leparmentier de queue de bœuf aux truffes à 112 €, ou les desserts à 40 euros, dont les "fraises dans un riz au lait à l’impératrice et en sorbet".
Depuis la réouverture des restaurants, c'est une carte de brasserie qui nous attend. Foie gras de canard en terrine, confiture de courgette relevée au citron vert, salade de quinoa rouge, concombre et noix de cajou, bouillon d'artichauts relevé au wasabi et son oeuf poché, les entrées sont plus abordables. On se laisse tenter par le bouillon, très agréable surprise parfaitement assaisonné qui laisse présager un délicieux repas. Le foie gras, lui, est bien réussi, malgré une présentation minimaliste.
Puis, pour continuer, le choix se porte entre 4 plats. Un sandre poêlé, un pavé de rumsteck, une poitrine de porc laquée, ou un risotto assaisonné de pesto aux herbes. La poitrine de porc laquée s'avère fondante et sa sauce savoureuse, mais la sucrine croquante qui l'accompagne manque de vitalité. Des légumes, ne serait-ce qu'en suppléments, auraient été appréciés. Le risotto, lui, manque de peps et de fondant, malgré toute l'audace mise dans l'assiette. Le sandre de la table voisine semble mieux travaillé.
Il semble difficile de passer d'une adresse 2 étoiles à une brasserie sans chichi, mais cela devrait être dans les clous d'ici l'été. D'ailleurs, on ne va pas se plaindre, puisque l'adresse a conservé sa cave avec plus de 800 références de grands vins, servis à prix brasserie !
Les desserts, eux, sont bien savoureux : un fraisier, une tarte aux framboises, un crémeux chocolat, un éclair vanille et des glaces faites maison, difficile de passer à côté. A 17 euros la portion, on prend le temps de déguster.
Le chef a aussi imaginé un semainier pour conquérir le quartier, avec, selon les jours, onglet de veau poêlé, courgettes apprêtées aux câpres, et tomates séchées (le lundi), tourteau croustillant, citron vert et coriandre, patate douce rôtie (le mardi), cuisse de poulet fermier sauté basquaise (le mercredi), poitrine de canette cuite au bouillon, légumes printaniers au raifort (le jeudi), lieu jaune façon aïoli provençal (le vendredi).
Et le dimanche, c'est déjeuner en famille, avec un menu unique à 65 euros, avec un oeuf en gelée au jambon en entrée, le traditionnel poulet rôti et sa purée, suivi d'une tarte aux fraises sur une crème d'amande ! Une cuisine simple, efficace, qui fera plaisir aux (grands) enfants. A côté de cela, une carte sera en place au déjeuner comme au dîner, avec des plats de brasserie traditionnelle, avec l'expertise de la brigade de Guy Martin, évidemment.
Le restaurant ouvre ses portes dès le petit-déjeuner, et propose un tea-time divin, de ce qu'on nous a dit, on demande à tester !
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Dates et Horaires
À partir du 19 mai 2021
Lieu
Le Grand Vefour
17, rue de Beaujolais
75001 Paris 1
Site officiel
www.grand-vefour.com