En été, il est toujours agréable de s'abriter sous un arbre pour chercher un peu d'ombre. Pourtant, sur l'avenue de l'Opéra, c'est tout bonnement impossible, puisque vous n'en trouverez pas avant de descendre sur la place André Malraux ! Pourquoi cette étrangeté sans verdure au cœur de la capitale ? Eh bien figurez-vous qu'à l'origine, elle en contenait et que c'est certainement suite à la tentative d'assassinat d'un homme politique qu'ils ont disparu du jour au lendemain !
En 1858, il restait visiblement de la verdure dans les alentours puisque le 14 janvier, un révolutionnaire italien, Felice Orsini, commet un attentat contre Napoléon III vers l’opéra Le Peletier, ancien opéra national. Lui et ses complices se seraient cachés derrière des arbres pour lancer des bombes sur la foule, résultant d'une centaine de blessés et huit morts. Ce n'est pas la première fois que cela avait lieu puisqu'en 1800, dans le même périmètre et contre Napoléon Bonaparte cette fois, un autre attentat avait été perpétré depuis un arbre !
L'empereur décide alors de faire construire un nouveau grand théâtre dans une plus grande rue, moins propice à ce type d'événement. C'est pourquoi il demande à Haussmann d'aménager une avenue entre le palais des Tuileries où il vit et le futur Palais Garnier. Voilà une idée qui plait à l'architecte de l'opéra, qui refuse en revanche la plantation d'arbres. Superstition liée aux précédents attentats ou volonté de ne pas dissimuler son œuvre avec de la verdure ?
Quelle que soit la réponse, aujourd'hui, il n'y a toujours aucun arbre sur l'avenue, qui devait alors être baptisée du nom de Napoléon III, avant la chute du Second Empire en 1870 arrêtant le chantier, qui reprendra dix ans plus tard et portera finalement le nom de l'avenue de l'Opéra, en 1879.