La culture japonaise se dévoile ici et là à Paris, à travers des adresses secrètes et des lieux remplis d'Histoire. Au détour d'une rue ou au sein d'un jardin apaisant, le Japon s'invite dans la capitale, amenant dans son sillage une certaine idée de la relaxation et du calme.
Les liens entre la capitale et le Japon remontent à la seconde partie du 19e siècle, à l'époque où le japonisme, ce courant culturel poétique, influence les plus grands artistes français, de Monet à Van Gogh en passant par Degas et Debussy qui puisent, tous, leurs inspirations dans les estampes japonaises.
Dans les années 60, alors que le Pays du Soleil Levant s'ouvre vers l'extérieur, bon nombre de Japonais choisissent de venir s'installer dans la capitale française. En résulte une période d'émulsion nippone à Paris, avec l'ouverture de nombreux commerces, épiceries, librairies et autres restaurants.
Partez à la découverte du patrimoine et des lieux japonais à Paris.
LA MAISON DE LA CULTURE DU JAPON A PARIS
101 bis Quai Jacques Chirac, 75015
Derrière cette imposante façade de verre et d'acier, face à la Seine et à la Tour Eiffel, se cache la Maison de la Culture du Japon à Paris. Inauguré en 1997 sous l'impulsion de François Mitterand et du Premier ministre japonais Zenko Suzuki, ce centre culturel est l'œuvre des architectes Kenneth Amstrong et Masayuki Yamanaka. Sur 7500m2, la Maison de la Culture du Japon renferme plusieurs salles de cinéma, une bibliothèque remplit de 20 000 ouvrages en langues française, japonaise et anglaises dédiés à la culture nippone, et une vidéothèque forte de 800 cassettes.
Tout au long de l'année, le centre dévoile une programmation culturelle mettant en avant le spectacle vivant, traditionnel et contemporain, le cinéma nippon, l'art de l'ikebana, l'art de l'origami, l'art de la calligraphie, l'apprentissage du japonais, mais aussi le manga et les arts martiaux, à travers des ateliers, des initiations et des cours ouverts aux petits et aux grands curieux. Quant à la cérémonie du thé, celle-ci est montrée dans un pavillon de thé traditionnel en bois, avec tatami et fusuma.
LE MUSEE GUIMET
6 Place d'Iéna, 75016
Constitué à l'initiative d'Émile Guimet, industriel et érudit lyonnais, lu Musée Guimet, sous-titré 'Musée national des Arts asiatiques', met à l'honneur les arts extrême-orientaux, parmi lesquels, l'art du pays du Soleil-Levant. On y découvre ainsi environ 11 000 œuvres japonaises datant de la naissance de l'art japonais à l'ère Meiji.
C'est au cours de ses voyages en Egypte, en Grèce, en Inde, en Chine et au Japon, qu'Emile Guimet constitue son importante collection d'art. Présentés dans un premier temps à Lyon, ses objets asiatiques sont finalement déplacés au sein du Musée Guimet, construit par Jules Chatron et inauguré en 1889. Le musée héberge désormais la plus grande collection d'art asiatique hors d'Asie.
Estampes, sculptures, peintures sur soie, céramiques en porcelaines, laques, paravents du 16e au 19e siècle, autant d'œuvres historiques dévoilées au sein du musée, qui cache une autre surprise à l'extérieur, dont on vous parle un peu plus bas.
LE MUSEE CERNUSCHI
7 Avenue Velasquez, 75008
Installé depuis 1898 au sein d'un hôtel particulier, à deux pas du parc Monceau, le Musée Cernuschi - Musée des Arts de l'Asie de la Ville de Paris, renferme, aux côtés d'œuvres chinoises ou encore coréennes, une collection japonaise de plus de 3600 œuvres, dont 2000 bronzes et 1600 céramiques, principalement de la période Edo.
La Ville doit cette collection d'objets d'art graphique et d'arts décoratifs, la plus importante d'art japonais jamais présentée en France, à Henri Cernuschi, financier et collectionneur du 19e siècle, qui ramène ces pièces de ses voyages en Asie effectués en 1871 et 1872 et les installe dans son hôtel particulier.
Parmi les pièces incontournables du Musée Cernuschi, la statue d’Amitābha, emblème de l'établissement, des fragments de paravent d’Ogata Kenzan offerts au musée par le peintre Umehara Ryūzaburō, ou encore un dōka d'époque.
LE JARDIN JAPONAIS DE NOGUCHI - UNESCO
7 Place de Fontenoy, 75007
Créé en 1957, le jardin de l'Unesco est un petit trésor bien gardé. D'une surface de 1700m2, cet espace vert a été conçu par le sculpteur Isamu Noguchi selon les codes traditionnels du jardin japonais, tout en y intégrant des éléments contemporains et des œuvres d'art moderne. Divisé en deux parties, le jardin possède un lac, un petit pont et des dalles flottantes qui enjambent un ruisseau, ainsi qu'une multitude d'arbres et d'arbustes importés du Japon.
Un petit patio permet de prendre de la hauteur sur ce bel espace où l'harmonie et la sérénité sont les maîtres mots. Jetez aussi un œil à la Fontaine de la Paix du sculpteur Nogushi, un roc de granite de 8 tonnes sur lequel l'artiste a gravé l'idéogramme japonais 'Paix' ; d'où le surnom du jardin de l'Unesco, également appelé Jardin de la Paix.
LE JARDIN JAPONAIS DU MUSEE ALBERT KAHN
2 Rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt
De retour en 1898 d'un séjour au Japon, le banquier, grand voyageur et philanthrope Albert Kahn, bouleversé par la beauté des coutumes et des paysages japonais, décide d'installer un véritable village japonais en banlieue parisienne, à Boulogne-Billancourt. Pour ce faire, Albert Kahn fait appel au paysagiste Fumiaki Takano qui imagine un jardin où priment le calme et la sérénité, autour de trois valeurs essentielles : la vie (yang), la mort (yin) et l’axe féminin-masculin.
Passez le pas du jardin Albert Kahn pour découvrir un paysage unique, caractérisé par une multitude de végétaux, d'arbres et de fleurs, tels que des pommiers, des pruniers, des érables, mais aussi des bambous en provenance du Japon, des cerisiers en fleurs dès que les beaux jours pointent le bout de leur nez, et des azalées colorées. Traversez le petit pont rouge pour découvrir un bassin rempli de carpes koï, une petite cascade au clapotis relaxant et deux maisons traditionnelles.
LE JARDIN JAPONAIS DU PANTHEON BOUDDHIQUE
19 Avenue d'Iéna, 75016
Saviez-vous que derrière le Musée Guimet se cache un fabuleux jardin secret, le Jardin du Panthéon Bouddhique ? Installé au sein de l'hôtel particulier d’Heidelbach qui abrite lui-même le musée, ce jardin zen est un véritable petit havre de paix. Moins connu que le jardin Albert-Kahn, cet espace vert de 450m2 en plein cœur du 16e arrondissement reprend les codes du traditionnel jardin japonais, avec son petit ruisseau, son pont de bois, ses plantations de bambous et d'azalées, et bien sûr, ses cerisiers qui fleurissent au printemps.
Gratuit et ouvert à tous, le Jardin du Panthéon Bouddhique est l'œuvre de l'architecte franco-japonaise Agnès Latour-Kurashige et de l’historien de l’art Jean-Sébastien Cluzel. La maison du thé qui surplombe le jardin, œuvre de l'architecte Nakamura Masao, accueille quant à elle la cérémonie du thé qui s'y pratique dans le plus grand respect des coutumes japonaises.
MAISON DU JAPON, CITE INTERNATIONALE UNIVERSITAIRE DE PARIS
7 Boulevard Jourdan, 75014
Au cœur de la Cité Internationale Universitaire, à deux pas de la Fondation Danoise et du Collège d'Espagne, la Maison du Japon est installée depuis 1927. Lors de son ouverture, les 60 chambres de ce bâtiment aux courbes nippones étaient destinées à accueillir les étudiants japonais les plus méritants. Depuis, la Maison du Japon entretient le dialogue entre les étudiants et les chercheurs au sein de la Cité Universitaire de Paris.
L'édifice, dont la première pierre a été posée par le Prince Ri, beau-frère de l’Empereur Hirohito, a été créée par l'architecte Pierre Sardou. Tout en hauteur, la Maison du Japon s'inspire des constructions nippones, avec son joli porche orné d'un panneau de bois sculpté, représentant le soleil levant. A l'intérieur, le grand salon, qui s’ouvre par des baies coulissantes à la manière des maisons traditionnelles, renferme deux peintures murales signées Foujita, L’Arrivée des occidentaux au Japon et Les Chevaux.
LA MAISON DE KISO
6 Avenue du Mahatma Gandhi, 75016
Installée au cœur du Jardin d'Acclimatation depuis 2001, la maison de Kiso est une authentique maison japonaise, construite en 1861 sur le modèle des minka, ces anciennes habitations des paysans, des artisans et des marchands du 19e siècle. Arrivée en France en 1999 lorsqu'elle fut offerte à l’ethnologue Jane Cobbi, la maison de Kiso a été conservée par le Museum d'Histoire Naturelle avant d'être restaurée par l’architecte Makoto Furihata et une équipe de charpentiers venue du Japon.
Réalisée selon des méthodes ancestrales, la maison de Kiso est faite de piliers de bois, de blocs de pierre taillés et d'un toit en bardeaux de résineux. A l'intérieur, on découvre une pièce à vivre et une pièce à coucher, séparées par des portes coulissantes, ainsi qu'une ancienne écurie.
LE JARDIN DE LA PAGODE
57 bis rue de Babylone, 75007
C'était un lieu japonais au charme indescriptible. La Pagode, mythique cinéma d'art et essai ouvert en 1931 dans un pavillon japonais édifié en 1896 par l'architecte Alexandre Marcel pour François-Émile Morin, alors directeur du Bon Marché, et son épouse amatrice de culture nippone, a vu son destin transformé à jamais par un homme d'affaires américain.
En 2020, ce dernier décide d'intégralement restaurer le bâtiment, réplique parfaite d'une pagode japonaise pourtant classée Monument Historique, et son charmant jardin intimiste, en abattant les arbres séculaires, un imposant Ginko, un marronnier et un hêtre pleureur.
LA LIBRAIRIE JAPONAISE JUNKU
18 Rue des Pyramides, 75001
Pour s'immerger dans la culture japonaise, un petit tour chez Junku, la librairie japonaise de Paris, s'impose. Parmi les ouvrages, dont la plupart sont en langue japonaise, on y trouve des livres, des manga bien sûr, mais également une belle sélection de magazines, de livres pour enfants, d'ouvrages sur la culture et l'économie nippone, ou encore de manuels de japonais.
LE QUARTIER SAINTE-ANNE
Dans le triangle Avenue de l'Opéra/rue du Quatre Septembre/rue Richelieu
Impossible de dresser un tableau de la culture japonaise à Paris sans évoquer le quartier Sainte-Anne, véritable quartier dédié à la culture et à la gastronomie japonaise, et situé dans un triangle délimité par l'avenue de l'Opéra, la rue du Quatre-Septembre et la rue Richelieu.
A l'origine haut-lieu de rencontres homosexuelles, avec l'ouverture à la fin des années 60 de lieux de fêtes prestigieux fréquentés par des écrivains, des acteurs et des couturiers célèbres, comme Le Sept, Le Bronx ou encore Le Colony, le quartier se transforme au cours des décennies suivantes avec l'ouverture des premiers commerces et restaurants nippons, destinés dans un premier temps aux Japonais qui descendaient pour affaires dans les hôtels proches du Louvre. Aujourd'hui, le quartier Sainte-Anne est l'endroit idéal pour manger un bon ramen, des udon brûlants ou des sushis réalisés dans les règles de l'art.
LA MAISON DU SAKÉ
11 Rue Tiquetonne, 75002
Boisson phare du Japon depuis des siècles, le saké se savoure désormais aussi en France. A La Maison du Saké, cet alcool de riz se dévoile aux curieux et aux connaisseurs à travers plus de 6000 références en provenance des quatre coins de l'archipel, des cuvées les plus célèbres aux plus petites Maisons japonaises.
A La Maison du Saké, tous les sakés sont des junmai, sans ajout d'alcool distillé. Saké modernes au goût plus proche d'un vin, sakés traditionnels avec leurs belles effluves de riz, ou bien sakés nature, autant de belles découvertes à accompagner de tapas japonaises, ce caviste étant doublé d'une izakaya.
LA MAISON DU MOCHI
39 Rue du Cherche-Midi, 75006
Créée en 2016 par Mathilda Motte suite à un voyage au Japon où elle s'initie à la confection du mochi, la Maison du Mochi décline à l'infini cette pâtisserie traditionnelle. Réalisée avec du riz gluant, cette petite boule sans gluten, 100% végétale et sans matière grasse, se savoure avec un thé ou une infusion.
Traditionnellement composé d'un cœur d'azuki, la fameuse pâte de haricots rouges, le mochi est proposé, à la Maison du Mochi, en version yuzu, matcha ou encore sésame noir. Fort de sa prospérité, une seconde Maison du Mochi a ouvert ses portes, rive Droite.
LE MANGA CAFÉ KONBINI
61 Rue des Petits Champs, 75001
Après un premier établissement, puis une V2 à deux pas de la Bibliothèque François Mitterand, également victime de son succès, un troisième Manga Café Konbini a ouvert ses portes à Paris. Mais tandis que les précédentes adresses mettaient en lumière une incroyable collection de manga, des plus populaires aux plus indépendants, ce troisième spot est, pour sa part, une véritable épicerie de produits japonais, dévoilant plus de 400 références directement importées du Japon.
Friandises, gâteaux, snacks, boissons, ramens, mais aussi mochis et doriyakis garnissent les rayons de cette boutique fort bien achalandée. Une partie concept-store propose également des boîtes à bento, des ustensiles de cuisine kawaii, et de nombreux articles de papeterie et de décoration, idéal pour les amateurs d'arts créatifs.
LE SPA SUISEN
7 Rue de Thorigny, 75003
Premier ryokan de Paris, Suisen invite à la détente grâce au shiatsu, cette tradition millénaire alliant bien-être et bénéfices sur la santé. Véritable auberge dédiée à la relaxation, ce spa japonais met à l'honneur l'art de vivre et le patrimoine artisanal japonais à travers des matériaux issus de l'archipel : le kumiko en cèdre a été fabriqué dans la préfecture de Toyama, les stores et le plafond en bambou viennent de Kyoto, tout comme le service à thé, les futons et le linge Imabari.
Praticienne shiatsu, la propriétaire Sandra Kasparian y propose quatre soins jouant sur des pressions rythmées, des percussions, des étirements et autres effleurages du corps, pour une profonde détente physique, psychique et émotionnelle.
KIMONOYA
11 Rue du Pont Louis-Philippe, 75004
Cette jolie boutique, ouverte en 1981, est la plus ancienne de Paris dédiée à l'art japonais. L'endroit idéal pour trouver des produits liés à l’artisanat et aux arts traditionnels japonais, à l'instar de la calligraphie, l'ikebana - l'arrangement floral - ou encore la cérémonie du thé. Kimonoya dévoile aussi une magnifique sélection de kimonos et de yukatas traditionnels.