Partez en notre compagnie à la découverte des lieux russes visibles dans les rues de Paris ! Après la Révolution bolchévique de 1917, de nombreux Russes fuient, en effet, leur pays et arrivent en France, s'installant durablement dans la capitale.
Des plus belles et secrètes églises et cathédrales orthodoxes à cette librairie russe du côté de la place des Vosges, en passant par une boutique incontournable du quartier de Saint-Germain-des-Prés et ses fabuleuses matriochkas, et la Petite Russie, un quartier-village du 13e arrondissement perché à une dizaine de mètres de haut, partez à la rencontre de la Russie à Paris !
Paris abrite une magnifique cathédrale russe orthodoxe, à côté du Parc Monceau, dans le 8e arrondissement. De style néo-byzantin moscovite, elle est le principal lieu de culte orthodoxe de Paris. L'Eglise Saint-Alexandre-Nevsky a été construite au XIXe siècle. A cette époque, la population russe ne cesse d'augmenter à Paris, et c'est Napoléon III qui donne l'aval final à sa construction. Côté financement, l'Eglise Saint-Alexandre-Nevsky voit le jour grâce aux dons du Tsar Alexandre II, mais aussi d'un grand nombre d'orthodoxes de France.
Consacrée le 11 septembre 1861, veille de la Saint Alexandre Nevsky, héros de la Russie, l'église lui est dédiée. En 1922, l'église devient cathédrale. Et une bien belle cathédrale ! Plutôt discrète, elle révèle toute sa splendeur lorsque l'on y accède par le boulevard de Courcelles. Impossible de louper sa magnifique fresque centrale et ses bulbes dorés. Trois fois par semaine, les curieux peuvent passer les portes de la cathédrale et découvrir sa décoration intérieure chargée, typique des églises orthodoxes : dorures à foison, fresques, absides richement décorées par les toiles d'Alexeï Bogolioubov et belle iconostase.
N'oubliez pas de visiter la crypte, car c'est une paroisse bien distincte de l'église, et les messes y sont données en français et non en slave. Pour l'anecdote, c'est dans cette église que Pablo Picasso se maria avec la danseuse russe Olga Khokhlova en 1918, sous les yeux témoins de Jean Cocteau, du poète Max Jacob et de Guillaume Apollinaire !
Impossible de passer à côté de ces imposants dômes dorés lorsque l'on se promène au bord de la Seine, du côté du musée du Quai Branly. Inaugurée récemment, en 2016, la cathédrale de la Sainte-Trinité de Paris est le siège épiscopal du diocèse de Chersonèse. Construite par le fameux architecte Jean-Michel Wilmotte, cette église orthodoxe surmontée de cinq majestueux clochers à bulbe traditionnels recouverts de 90 000 feuilles d'or mat, et d'une croix orthodoxe qui culmine à plus de 36 mètres de hauteur, mélange les styles byzantin et russe.
La cathédrale de la Sainte-Trinité de Paris fait partie d'un ensemble de bâtiments qui composent le centre spirituel et culturel orthodoxe russe de Paris et qui abritent deux salles d'exposition, une école franco-russe, un auditorium, ainsi qu'un café.
C'est l'un des secrets les mieux gardés de Paris. Située dans le 19e arrondissement, au 93 de la rue de Crimée, l'église Saint-Serge-de-Radonège ne ressemble à aucun autre lieu culte de la capitale. A l'origine église luthérienne allemande, cette dernière est confisquée par le gouvernement lors de la Première guerre mondiale et achetée aux enchères le 18 juillet 1924, jour de la Saint Serge de Radonège, par la communauté orthodoxe de Paris, toujours plus nombreuses depuis la Révolution de 1917.
Ouverte à la visite lors de l'Office du dimanche, ainsi que les autres jours de la semaine - si vous tombez sur quelqu'un prêt à vous ouvrir la porte, l'église Saint-Serge-de-Radonège renferme de nombreux trésors dans un style chargé et doré, à l'instar de peintures néo-gothiques russes signées Dimitri Semionovitch Stelletsky, des livres anciens et de jolis vitraux. Sans oublier, à l'extérieur, l'étonnant porche en bois coloré dans le style d'une isba, les maisons traditionnelles russes.
L'église insolite Saint-Serge de Radonège aux Buttes-Chaumont : Un trésor caché de Paris
Au cœur du quartier des Buttes-Chaumont, à Paris, se cache l'église insolite Saint-Serge de Radonège. Non visible de la rue, dans le 19e arrondissement, cette église est une véritable pépite architecturale à découvrir. [Lire la suite]
Surplombant les maisons à colombage d'une autre cité étonnante baptisée La Petite Alsace, la Petite Russie est un ensemble d'une vingtaine de petites maisons d'ouvriers construites... au troisième étage d'un immeuble, sur le toit d'un garage, dans le 13e arrondissement.
Loin de ressembler à des isbas russes, cet ensemble immobilier tire en réalité son nom des premiers habitants des lieux. Ces maisonnettes ont, en effet, été édifiées en 1912 par une compagnie de taxis afin d'héberger, au dessus du garage, ses chauffeurs ; la plupart étant des Russes blancs désargentés ayant fui leur pays lors de la Révolution de 1917. Si vous souhaitez visiter ce lieu étonnant, il vous faudra compter sur la chance et sur la gentillesse des riverains afin de franchir le portail.
Ouverte dans le 3e arrondissement en 1952, à deux pas de la place des Vosges, la librairie du Globe est le repère de tous les amoureux de la culture russe. Livres classiques et contemporains en langue russe, ouvrages sur la Russie, livres de voyage, dictionnaires, journaux, mais aussi DVD, CD et livres audio, la culture russe se dévore ici sous toutes ses formes et vous permettra de vous perfectionner.
D'autant plus que de nombreux évènements sont organisés tout au long de l'année : des cours de russe, des conférences, des débats et des séminaires, des rencontres littéraires et des lectures, des expositions, ainsi que des concerts, des activités pour les plus petits, et même un ciné-club pour découvrir les plus belles pépites du cinéma russe.
Tirant son nom du palais de Peterhof construit non loin de Saint-Pétersbourg par le tzar Pierre le Grand afin d'égaler en beauté le château de Versailles, la boutique Peterhof est une institution du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Il faut dire que ses magnifiques et nombreuses matriochkas visibles en vitrine, les fameuses poupées gigogne russes qui s'emboitent, attirent le regard.
Passez le pas de la porte de Peterhof et vous trouverez une multitude d'objets traditionnels russes de décoration, d'habillement, mais pas seulement. Parmi les trésors de Peterhof, les incontournables matriochkas comme évoqué, mais aussi des icônes et des oeufs dorés, des bijoux, ou encore des chapkas en fourrure. De quoi se croire dans le Docteur Jivago.
C'est en région parisienne, à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne, que le cimetière russe ouvre ses portes en 1927. Véritable site de mémoire, depuis devenu le plus grand cimetière russe à l'étranger, environ 15 000 Russes ou Français d’origine russe venus en France à la suite de la révolution bolchevique de 1917 y sont inhumés dans près de 5 000 tombes.
Dans un cadre arboré et bucolique, parmi les pins et les bouleaux, le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois héberge quelques noms célèbres des arts et de la culture russe, parmi lesquels le cinéaste Andreï Tarkovski, le peintre Serge Poliakoff, l'écrivain Sergueï Boulgakov ou encore le Prix Nobel de littérature, Ivan Bounine.
Pour notre dernière étape de cette exploration du patrimoine russe, direction cette fois-ci Bougival, dans les Yvelines, afin de découvrir le musée Ivan Tourguéniev. C'est en 1874 que l'écrivain russe achète cette maison de maître pour la cantatrice Pauline Viardot. Après y avoir installé sa belle-famille, l'écrivain se fait construite une datcha traditionnelle à deux pas de la maison principale où il habite jusqu'à la fin de ses jours, le 3 septembre 1883, non sans y avoir écrit ses œuvres majeures, Terres vierges et Poèmes en prose, et y avoir accueilli ses nombreux amis du milieu de l'art, Émile Zola, Alphonse Daudet, ou encore Henry James.
Depuis transformé en musée, ce chalet d'inspiration mi-suisse, mi-russe rassemble pas moins de 245 pièces : des manuscrits rares, des gravures, des sculptures et des tableaux ayant appartenu à l'écrivain, ou encore le piano-forte carré de Tourguéniev, autrefois touché par Brahms et classé monument historique en 1990. Au premier étage du musée, deux pièces de l’appartement d'Ivan Tourgueniev ont été reconstruites, son cabinet de travail et sa chambre.
Sans oublier les restaurants russes de Paris pour se régaler de plats traditionnels et réconfortants !