Le mercredi 17 septembre 1986, un attentat est commis devant le Tati, au 140 de la rue de Rennes. Une bombe explose, tuant sept personnes et en blessant 55 autres. Il s'agit du dernier attentat d'une série de quatorze actions violentes menées par un réseau terroriste pro-iranien pour le compte du Hezbollah libanais qui ont endeuillé Paris en 1985 et 1986 et fait au total 13 morts et 303 blessés.
Durant le mois de septembre 1986, en seulement deux semaines, Paris est victime de pas moins de six attentats terroristes revendiquées par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient afin de faire pression sur la France pour qu'elle cesse d'apporter son soutien à l'Irak dans le conflit qui l'oppose à l'Iran et obtenir la libération d'autres terroristes détenus par l'Etat français.
La première attaque - manquée - de ce "septembre noir" a lieu le 4 septembre dans le RER, à la station Gare de Lyon, à l'heure de pointe. S'ensuivent ensuite un attentat à l'Hôtel de Ville le 8 septembre, une attaque à la bombe à La Défense le 12 septembre, une autre le 14 septembre sur les Champs-Elysées, puis un attentat le lendemain à la préfecture de police. Paris est sous tension et la police, impuissante, est sur les dents. Rue de Rennes, le sixième et dernier attentat, le plus meurtrier de la série, mettra un terme à cette période sanglante.
Il fait chaud, ce 17 septembre 1986 ; les Parisiens sont de sortie et se baladent devant les vitrines des magasins de la rue de Rennes, dans le quartier du Montparnasse, l'une des artères les plus commerçantes de la capitale. A 17h20, deux hommes à bord d'une BMW noire déposent une bombe dans une poubelle municipale, à moins de 3 mètres des vitrines du magasin Tati.
Comme lors des précédentes attaques, les terroristes libanais ont choisi un lieu public fréquenté afin de faire un maximum de victimes et provoquer la stupeur et la peur dans le pays. Rempli de limaille et de clous de tapissier, l'engin explose, blessant 55 personnes et en tuant 7 autres, René Bastong, Audrey Benghozi, Claudie Béral, Amil Mamadali, Linda Medioni Lajus, Micheline Peyrat et Moktar Tahirali.
Le chef du commando terroriste responsable de cette série d’attentats, Fouad Ali Saleh, est arrêté le 21 mars 1987 par les policiers de la Direction de la surveillance du territoire ; son réseau est démantelé. Le 14 avril 1992, le chef du réseau terroriste pro-iranien est reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de dix-huit ans.
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Lieu
Rue de Rennes
Rue de Rennes
75006 Paris 6
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