Une fois notifiés, impossible de ne plus croiser leur drôle de regard. Les visages qui trônent aux-dessus des portes d’immeubles, hôtel particuliers et autres édifices architecturaux de Paris se nomment des mascarons. Maintenant que vous avez le terme, on vous en dit plus sur ces drôles de sculptures qu’on trouve à chaque coin de rue.
Nos curiosités du jour font donc leur apparition dans l'urbanisme parisien dès le XVIe siècle. Le guide-conférencier indépendant La Voix des lieux rapporte que le mascaron s’est propagé petit à petit sur les bâtiments parisiens. Au début cantonné « aux demeures les plus remarquables, il envahit au fil du temps les édifices les plus variés : immeubles de rapport et de commerce, théâtres, grands magasins, hôtel, banques et même centraux téléphoniques ou garages automobiles » avant de disparaitre lentement, mais sûrement dans l’Entre-deux-guerres.
Visages humains, divinité antique, mais aussi caricatures, représentations symboliques ou animales, les mascarons de Paris semblent nous regarder vivre nos vies de Parisiens modernes, voire parfois se moquer carrément de nous. Pour exemple, les mascarons du Pont-Neuf « qui figurent des têtes de divinités de la mythologie antique, comme des satyres » détaille Le Musée Carnavalet, suivent d’un regard un poil flippant les évolutions des modes de déplacement depuis le 16e siècle ! Vous les avez déjà vus ?
Dans un autre registre, certains propriétaires commandent au sculpteur d’immortaliser leur puissance et/ou richesse avec des visages ornés de couronnes et lauriers, fruits et corne d’abondance. D’autres encore vont jusqu’à se faire tirer leur propre portrait. Pratique pour donner son adresse.
Avec 4 380 images dans plus de 2 200 adresses disséminées partout dans Paris et répertoriées par Vincent Petitgirard sur le site MascaronsdeParis, force est de constater que le peuple de l’ombre des mascarons de Paris n’a pas encore livré tous ses secrets et se cache dans les détails...