Le saviez-vous ? Hector Guimard, célèbre architecte de l'Art nouveau, a conçu les accès du métro parisien au début du XXe siècle. Sa contribution est remarquable pour son utilisation de matériaux simples produits en série, comme la fonte de fer pour la structure, la pierre pour les soubassements, la lave émaillée pour les panneaux et le verre pour les toitures. De plus, l'inspiration de la nature dans ses designs a rompu avec la tradition haussmannienne de l'époque.
Cet édicule de Porte Dauphine est l'un des dix construits dans les années 1900 sur les lignes 1 et 2 du métro parisien. Il est caractérisé par sa forme arrondie et sa verrière à double pente inversée, soutenue par trois piliers. Les versions fermées sur les côtés sont également constituées de panneaux de lave émaillée.
Hector Guimard était un ancien élève et professeur à l’École nationale des arts décoratifs. En 1899, la Compagnie du métropolitain parisien organisa un concours pour la réalisation des accès du métropolitain, auquel Hector Guimard ne participa pas. Mais la compagnie, déçue des résultats, s'adressa à lui pour la conception des entrées du métro parisien. Hector Guimard réalisa plusieurs pavillons pour les accès du métro, dont ceux de la place de la Bastille et de la place de l’Étoile, mais aussi des entourages et des édicules selon deux types : A (sur une trémie à fond carré) ou B (sur une trémie à fond arrondi).
Les édicules de type B sont notamment caractérisés par les panneaux de lave émaillée formant leur entourage. Le modèle B est le plus célèbre, et a des formes arrondies, avec une verrière à double pente inversée soutenue par trois piliers. L'aspect général de cet édicule, en particulier par sa verrière, lui valut le surnom de libellule. Hector Guimard a également conçu des entrées originales pour les stations Étoile et Bastille, des petits pavillons avec en façades des panneaux de lave émaillée encadrés de montants en fonte.
La conception de l'édicule a été controversée à l'époque, certains critiques la jugeant trop extravagante et peu pratique. Cependant, Guimard a réussi à convaincre les autorités de l'utilité de son design en soulignant l'importance de la beauté dans les espaces publics.
Le modèle B de la station Porte Dauphine est le seul exemplaire encore existant aujourd'hui. Il a été restauré et est inscrit au titre des monuments historiques depuis octobre 1999, à l'occasion du centenaire du métro parisien. La RATP a également reconstruit un édicule modèle B, mais aux côtés ouverts, à la station Châtelet (ligne 1) place Sainte-Opportune. Il existait un tel modèle à la station Gare de Lyon.
Il faut savoir qu'au total, c'est 167 accès Guimard répartis en deux catégories qui ont été installés à l'époque : 104 entourages à fond arrondi ou carré avec portique et balustrades à écussons, ainsi que 47 entourages à cartouches. Bien que les édicules avec marquise étaient censés être les plus courants, les entourages ouverts étaient en fait les plus répandus, et les édicules furent finalement l'exception.
En 1902, un désaccord financier est survenu entre Hector Guimard et la CMP. L'architecte avait engagé des frais pour la création de modèles de fonte, que la CMP considérait comme inclus dans les honoraires. Guimard a demandé un remboursement et il y a également eu un désaccord concernant la propriété artistique. Le règlement a finalement été conclu en mai 1903, avec un dédommagement en échange de l'abandon des droits d'auteur.
Entre 1920 et 1960, la moitié des édicules et des entourages Guimard ont été démontés. Il n'en reste plus que 88 dans la ville, comprenant trois édicules avec marquise dans les stations Porte Dauphine, Abbesses (en type A formant un dôme) et celui de Châtelet reconstruit, ainsi que 60 entourages aux candélabres et 25 entourages à cartouches. Quatre-vingt-six d'entre eux sont protégés et inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Certaines entrées de stations, comme celle de Franklin-Roosevelt côté avenue Montaigne, ont été réaménagées dans un style Art Déco plus sobre avec des lampadaires Dervaux conçus en 1920 par Adolphe Dervaux (1871-1945) et des candélabres Val d'Osne.
Les entrées du métro d'Hector Guimard sont des témoignages uniques de l'architecture Art nouveau du début du XXe siècle. Son travail a rompu avec la tradition haussmannienne de l'époque en s'inspirant de la nature et en utilisant des matériaux simples. Aujourd'hui, ses créations sont des joyaux pour les passionnés d'histoire et d'architecture, et constituent une partie intégrante de l'histoire du métro parisien.
Lieu
Porte Dauphine
Porte Dauphine
75116 Paris 16
Tarifs
Gratuit
Âge recommandé
Tout public