Le 16 août 1944, alors que la Libération de Paris est en bonne voie, 35 jeunes résistants, venus de Paris, de Chelles et de Montfermeil, tombent dans un guet-apens tendu par les Allemands et sont fusillés au pied de la cascade du Bois de Boulogne.
Dans les semaines qui précèdent ce tragique évènement, des dizaines de milliers de Français s'engagent dans une résistance ouverte et généralisée, répondant aux appels du Conseil national de la Résistance et du Comité parisien de la Libération. Ils voient leurs espoirs gonflés par les nouvelles du débarquement en Provence le 15 août et l’arrivée des forces alliées aux portes de l’Ile-de-France.
L'insurrection monte d'un cran avec la grève générale des cheminots le 10 août après un appel de la CGT clandestine, suivis de près par la métallurgie, les postes, les télécommunications, puis les gendarmes le 13 août et les policiers parisiens le 15 août. Une grève générale insurrectionnelle prend part dans toute la France.
Dans un tel climat effervescent, des groupes de résistants se mettent en quête d'armes et de munitions qui viennent grandement à manquer. Parmi ces résistants, les groupes de Jeunes Chrétiens Combattants sont très actifs, en particulier le groupe de la paroisse Saint-Marcel dans le 13e arrondissement de Paris.
Ces Jeunes Chrétiens Combattants entrainent, dans leur quête, des amis membres d’autres organisations de résistance à Paris et en banlieue. Aussi, les Jeunes de l’Organisation Civile et Militaire, les Forces Françaises de l’Intérieur et les Francs-Tireurs et Partisans acceptent-ils de participer à la réception et au partage des armes.
Mais deux agents de l’Abwehr, le service de renseignements de la Wehrmacht, sont infiltrés parmi les chefs de réseau qui doivent leur fournir des armes rapidement et en abondance, en se faisant passer pour deux agents anglais.
Le 16 août 1944, les trois groupes de résistants se rassemblent en trois lieux de rendez-vous proches de la Porte Maillot. Capturés durant leur trajet par des agents du SD, le service de renseignement et de maintien de l'ordre de la SS, ainsi que par des agents de la Gestapo française, 35 résistants sont conduits le soir-même à la Cascade du Bois de Boulogne et fusillés. 7 résistants, membres des FFI, sont également fusillés le 16 août, devant le siège de la Gestapo, rue Leroux dans le 16e arrondissement.
Le 6 juillet 1946, un monument est érigé à l’emplacement où furent retrouvés les corps des suppliciés. Sur le monument sont gravés les 35 noms des martyrs. Une plaque commémorative portant l'inscription "Passant, respecte ce chêne : il porte les traces de balles qui ont tué nos martyrs" est également apposée sur un chêne portant les traces des balles ayant tués les 35 résistants.
Lieu
Bois de Boulogne
Bois de Boulogne
75116 Paris 16
Accès
Métro ligne 10 station "Porte d'Auteuil" ou ligne 9 "Ranelgah"
Plus d'informations
Photographie :
© Polymagou / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0