En longeant le quai des Grands-Augustins, on se laisse porter par le charme des bords de Seine et de la sublime vue sur l'Île de la Cité, dominée par la cathédrale Notre-Dame. C'est dans ce cadre iconique que vous attend une adresse raffinée et hautement gourmande qui s'apprête à vous faire quitter la Ville Lumière pour vous faire découvrir la gastronomie grecque comme on l'a rarement goûtée à Paris. On s'arrête au n°53 pour pousser les portes de Spiti Sou, un bar restaurant à la fois élégant et convivial où le terroir de la Grèce est mise à l'honneur à travers des plats réconfortants, des recettes inventives et même, des cocktails signatures.
On découvre ici un écrin raffiné et branché, dont les tons nous rappellent subtilement aux couleurs des terres helléniques : le bleu de la mer sur les banquettes contraste avec les boiseries claires ainsi que les tables de marbre blanc, l'ensemble sonnent comme un écho aux belles plages des îles grecques tandis que le restaurant nous plonge dans une ambiance feutrée où on se sent comme chez soi. On nous accueille avec le sourire et de table en table, l'équipe sympathise et conseille les convives, contribuant ainsi à cette atmosphère détendue tandis qu'une playlist festive achève de faire de Spiti Sou la bonne adresse des bons moments. Le nom du restaurant résume l'esprit du lieu : il fait référence à une expression grecque, Spiti mou Spiti Sou, autrement dit, Chez moi c'est chez toi.
Ici, le chef Paul Evangelopoulos, réinvente le terroir grec à travers des assiettes finement dressées, et des recettes composées d'ingrédients triés sur le volet. Attention les nareux, on vous prévient, chez Spiti Sou, TOUT se partage ! La carte se divise globalement en deux formats, d'un côté les mezzés à partager, comme des tapas, de l'autre les plats, tous pour deux personnes. À vous de composer votre banquet selon vos appétits et vos envies.
Pour accompagner ces victuailles, on retrouve notamment une carte de cocktails avec des créations signature (14€) mettant en avant les spiritueux helléniques ainsi que la possibilité de commander un cocktail sur-mesure, alcoolisé ou non (8€ pour le mocktail sans alcool). Côté vins, on vous le donne en mille, la Grèce est également à l'honneur et on vous recommande de vous laisser porter par les conseils de l'équipe pour accompagner au mieux votre dégustation tout en découvrant des producteurs grecs.
La carte étant pensée pour le partage et proposant des tarifs variés, selon le format et les assiettes pour lesquelles on craque, on peut profiter de sa soirée pour un budget relativement raisonnable tant par rapport au quartier, au standing de l'adresse que la qualité des produits. Pour les mezzés on compte 9€ à 24€ (en plus d'une recette plus élevée que la moyenne de la carte, fixée à 42€) tandis que les plats pour deux personnes sont généralement compris entre une trentaine et une quarantaine 'd'euros, à l'exception des côtelettes d'agneau (65€ pour 400gr et 130€ le kg) ainsi que le poisson entier grillé (12€ les 100gr). Pour ces deux dernières recettes, l'accompagnement est compris dans le prix.
Lors de notre passage, on aura commencé cette dégustation avec quatre mezzés à partager, et c'était déjà assez copieux. En optant pour le tarama, on comprendra vite qu'ici, même le classique n'aura rien de classique : la recette onctueuse à la poutargue et rafraichie avec des échalotes et de la ciboulette nous offre toute cette fraicheur iodée sans saturer les papilles. La Patzaria, une salade végétarienne, pourrait bien en réconcilier plus d'un avec la betterave. Sur un lit de yaourt grec, on retrouve cette racine confite, sucrée et relevée par du fromage Manouri (plus doux que la fêta), tandis que des noix viennent apporter une touche croquante.
D'ailleurs pour les fondus de fromage, on vous recommande vivement le Saganaki, un fromage Kasseri frit à l'huile d'olive. On adore la finesse de la friture qui apporte un plaisir coupable sans être pesant tandis que le fromage fondant libère tous ses arômes. Pour rafraîchir le tout, il est servi non seulement avec du citron, mais aussi avec une gelée de citron agrémentée de quelques grains de sésame. Cette attention, ce n'est pas de la frime : le jeu de texture et les notes acidulées de cette gelée apportent réellement un twist intéressant qui contribue à l'expérience culinaire.
Nous vous parlions plus haut d'un mezzé plus onéreux, à 42€. Il s'agit du tartare de crabe. Là, la question épineuse se pose : va-t-il vraiment valoir son prix ? Au premier coup d'œil, le tarif s'explique mieux. Là où on a eu l'habitude de voir des recettes composées de crabe épaissies à la mayonnaise, là le précieux crustacé est bien présent et largement majoritaire : on retrouve des rillettes pur crabe clairement au centre de cette assiette. Elles sont parsemées d'œufs de Tobiko, un poisson volant, que l'on surnomme également le caviar japonais. Ceux-ci apportent une touche croquante tout en accentuant les saveurs iodées. Le tartare de crabe est également astucieusement relevé par des grains de citron caviar, offrant encore une expérience culinaire et ludique, ainsi que de gelée d'orange pour la gourmandise. On se repose alors la question : est-ce qu'on serait prêt à la reprendre ? S'agissant d'une table de partage, le verdict tombe : c'est oui à condition d'avoir d'autres amateurs de fruits de mer au casting de la tablée !
Le problème ici, c'est que la gourmandise des plats nous fait surpasser les limites de notre appétit. On aura finalement pas résisté à l'envie de découvrir l'un des plats à partager. Et c'est vers les pâtes du pêcheur que notre cœur finira par balancer. Si vous avez des réserves sur ce genre de plats à force d'avoir été déçu par des assiettes comportant une énorme dose de pâtes pour trop peu de coquillages, ici ce ne sera pas le cas. Ici, on retrouve des pâtes orzo (ou langues d'oiseau) presque noyées dans une bisque au metaxa (une eau-de-vie de vin) au goût très prononcé et truffé de coquillages et de crustacés dont des moules, des gambasses ainsi que du poulpe. La recette varie selon l'arrivage.
Soit dit en passant, chez Spiti Sou, la générosité est au menu, mais ce ne sera pas aux dépends du gaspillage, ainsi le doggy-bag (désormais obligatoire, rappelons-le) est bel et bien une norme. C'est ce qui nous aura permis de garder de la place pour le dessert et devinez quoi ? il se partage aussi. Après beaucoup d'hésitations, notre choix se portera finalement que le Ekmek Kataif. Ce gâteau grec est réinterprété ici de manière déstructurée et peu sucrée : au vu de la générosité des plats, nous leur en sommes gré. Mais pas question de faire des concessions sur la gourmandise ! Là, on retrouve une crème diplomate couplée à une crème chantilly plus aérienne, des cerises griottes en coulis qui viennent contrebalancer le sucre, des pistaches pour le croquant et des cheveux d'anges croustillants, caramélisées au miel pour un côté très satisfaisant.
Pour nous, le restaurant Spiti Sou aura été une belle expérience qui nous aura permis une redécouverte du terroir grec à travers une cuisine à la fois inventive et respectueuse du savoir-faire. En quittant les lieux, on se promet d'y retourner et on le sait, c'est désormais l'un de nos repaires gourmands !
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.
Lieu
Spiti Sou
53 Quai des Grands Augustins
75006 Paris 6
Accès
Métro Mabillon (ligne 10)
Site officiel
www.spitisou.fr