Vous aviez aimé Hébé ? Vous aviez adoré Ya Bayté ? Attendez de découvrir Didon, la nouvelle adresse signée Carole et Imad Kanaan et ouverte il y a quelques semaines au cœur de Saint-Germain-des-Prés.
Cette nouvelle table bistronomique n'est pas sans rappeler ses petites sœurs dans la générosité de sa carte, imaginée là encore par le chef étoilé Michel Portos et exécutée en cuisine par le chef Francesco Cianfanelli. Mais ici, la cuisine, toujours teintée de saveurs libanaises, a de cela en plus qu'elle est cuite principalement au charbon de bois, donnant aux plats une touche si particulière et marquée.
Baptisé en hommage à la légendaire fondatrice et première reine de Carthage, Didon se dévoile à travers une carte de plats à partager - ou non, c'est selon votre envie, les deux options sont proposées à la carte. A commencer par ces escargots petits-gris (15€), servis poêlés et accompagnés d'une crème d'ail, de persil, de suprêmes d'orange et de céleri-branche. Une belle mise en jambes.
Ou encore ces artichauts façon barigoule (14€) parfaitement délicieux, avec légumes de saison rôtis - navets et oignons en tête - et délicatement posés sur une crème d'artichauts. On en redemande !
La générosité perdure avec deux plats (ou plutôt trois, vous allez comprendre) enchanteurs. D'une part, l'un des plats du jour, la pluma de porc ibérique, tranchée finement et proposée avec sa purée de pommes de terre - et son petit cratère de jus de viande ; d'autre part, l'épaule d'agneau, cuite très lentement et très longuement à en croire la tendreté de la viande (20€) puis saisie à la flamme, et une tripotée d'éléments pour souligner et parfaire le tout - kumquat, thym, coriandre, câpres et miel. On voyage.
En accompagnement, et c'est pour cela qu'on vous parlait ci-dessus d'un troisième plat, on opte pour le chou-fleur braisé (9€) - eh oui, les garnitures aussi passent à la flamme ! On pensait avoir affaire à un petit accompagnement, on se retrouve, pour notre plus grand plaisir, avec un chou-fleur servi entier et qui aurait pu être un plat à lui tout seul. Pour autant, on n'en a pas laissé une miette ; la bête était cuite à cœur et accompagnée de noisettes torréfiées, de graines de grenade, d'estragon et de mélasse de grenade !
Finalement, on n'aura peut-être plus eu de place pour le dessert, et c'est bien dommage car le pain perdu nous faisait vraiment de l'œil, mais on aura au moins eu l'occasion de goûter à des bonnes bouteilles, sélectionnées par l'artisan vinificateur Stéphane Derenoncourt, et orientées nature et en biodynamie. Surtout, et c'est assez rare dans les restaurants pour le souligner, la totalité des vins à la carte est proposée au verre, de quoi se permettre quelques découvertes par-delà les cépages.
Le nouveau-né, ascendant braise, de Carole et Imad Kanaan a d'ores et déjà fait ses preuves auprès de nos papilles.
Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.