De la gastronomie libanaise, les Parisiennes et Parisiens connaissent les plats emblématiques - houmous, falafel, chawarma et kefta en tête - désormais entrés dans les habitudes culinaires de la capitale. Pourtant, il y a tant d'autres spécialités traditionnelles à découvrir, et c'est bien le parti pris du nouveau restaurant libanais Kubri.
Ouvert à deux pas d'Oberkampf et du Cirque d'Hiver, Kubri choisit de mettre en lumière une certaine idée de la cuisine libanaise, contemporaine et créative, mettant à profit des techniques modernes et en lumière des accords inédits, prenant pour exemple la bistronomie parisienne qui ne cesse de se renouveler, faisant fi des grandes traditions.
Kubri, c'est aussi et avant tout une histoire de femmes. Les fondatrices franco-libanaises Mayfrid et Ingrid Chehlaoui ont choisi de faire appel à la cheffe franco-libanaise Rita Higgins, qui n'a d'anglophone que le nom, pour imaginer une carte bistronomique qui préserve tout de même les traditions libanaises.
Cette carte néo-libanaise, la cheffe l'a imaginée de manière à inviter au partage et à la générosité entre convives. Sur les bons conseils de la patronne, on optera au fil du repas pour 5 mezzés à partager qui s'avèreront très, très généreusement servis. D'aucuns diraient trop généreusement servis, puisque la partition salée terminée, il ne nous restera malheureusement plus de place pour passer au sucré. Partie remise !
Mais revenons à nos moutons. A découvrir (et surtout déguster !) pour commencer, le houmous (d'une grande finesse ; 15€), assorti de beaux morceaux de poulpe, de tomates confites, d'origan, de pois chiches croustillants pour une alternance de textures, et francisé d'une ravigote et d'une huile de crustacés ; mais aussi le labné à la feta, broccolini juste croquants, olives noires et radis rose.
S'ensuit ensuite la farandole de méza à partager : le Kubri Fried Chicken (13€) avec toum au citron, salsa coriandre, chili crunch et cacahuètes crunchy - un poulet frit croustillant, à destination de ceux qui ne craignent définitivement pas l'huile ; le délicat agneau de lait en tartare (16€), plat incontournable de la gastronomie libanaise, assorti d'un bulgur kammouné, de crème d’échalote, de toum (une crème d’ail typiquement libanaise), de radis, de fines herbes et de tlamé - un cracker libanais bienvenu pour contrebalancer avec le fondant de l'agneau.
Coup de cœur, par la suite, pour le veau laqué (15€) et sa mélasse de datte, un mezzé d'une grande richesse et déjà un immanquable de chez Kubri, et pour les deux rouleaux de halloumi (9€) délicatement parés de cheveux d'ange kataif, surmontés de miel pimenté et d'un mélange dukkah d'épices et de graines.
Place ensuite aux tabak, les plats de résistance plus onéreux mais à partager entre deux convives voire plus. Serez-vous plutôt kibbeh d'agneau, poulet lala rôti et labné au citron noir, lieu noir à la tomate et au poivron ? Point de tabak pour nous, ayant préféré nous concentrer sur les mezzés - et quel bonheur. On trinque en revanche à l'envi avec le cocktail Lebanese Date (13€), au bourbon, cannelle, eau de datte et fleur d'oranger.
Ce qui est certain, c'est qu'il ne faudrait pas faire l'impasse sur les desserts, comme l'osmallié (8€), une poire rôtie au verjus et du miel caramélisé, ou le nammoura amande-citron (7€), un gâteau de semoule traditionnel qui se pare de labné au miel, d'écorces d’agrumes et de calendula.
Une des adresses les plus coquines de ce début d'année.
Lieu
Kubri
108 Rue Amelot
75011 Paris 11
Tarifs
Khebez à partir de : 9€
Méza à partir de : 9€
Helo à partir de : 9€
Tabak à partir de : 25€
Site officiel
www.kubri-restaurant.com