La cuisine coréenne ne se résume pas au bibimbap, au barbecue accompagné de banchan et au pajeon, aussi sapides ces mets soient-ils. La néo-gastronomie coréenne est avant tout une cuisine délicatement relevée d'aromates et de condiments que les palais français connaissent fort peu, et qui exprime bien souvent toute sa finesse à travers des dressages minimalistes.
Et c'est bel et bien ce que propose OMA, le restaurant bistronomique d'inspiration franco-coréenne de la cheffe Ji-Hye Park, relocalisé depuis la rentrée à deux pas des Champs-Elysées au sein du boutique-hôtel Château des Fleurs, après un premier passage fort réussi dans le 9e arrondissement.
Originaire de Corée du Sud mais Parisienne de cœur et d'adoption, voilà seize ans que cette cuisinière autodidacte, inspirée par les découvertes culinaires faites aux côtés de son père durant son enfance, cultive son amour pour la cuisine avec passion et générosité à la manière d'une 'oma' ('maman' en coréen).
A la carte d'OMA donc, une cuisine de maison faite-maison à partir de produits français bien sourcés et des recettes tantôt carnées, tantôt iodées, tantôt végétales, twistées ici et là par des ingrédients et des condiments issus des deux cultures qui modèlent la cheffe Ji-Hye Park. On y découvre ainsi 5 entrées, 6 plats et 5 desserts, c'est tout et c'est bien assez.
Le menu s'expose, teinté de saveurs automnales. En entrée, oignons rôtis (12€) accompagnés d'une crème de gorgonzola et parmesan qui contrebalance la sucrosité naturelle des oignons par son côté crémeux et fromager et qu'on ne saurait que vous conseiller de choisir ; et fish cake coréen (16€), très croustillant, à tremper à l'envi dans une mayonnaise au wasabi. Pas de doute, la Corée est dans l'assiette.
Les plats continuent d'affluer sur la table, à mesure que le temps passe et que nos cocktails descendent à vue d'œil dans les verres. Réalisés par des mixologues de la Maison, ils étonnent par leur créativité et l'on s'en délecte jusqu'à la dernière goutte, comme avec le cocktail Butterfly (Aquavit infusée aux fleurs de pois papillon, liqueur de violette, sirop de verveine, verjus, pétillant de thé blanc et darjeeling bio, fleur de basilic ; 18€) ou le cocktail Jasmine Blossom (vodka quinoa bio, cordial de fleur de sureau, boutons de cannelle, jus de cranberry, granulat de mandarine, fleur de jasmin ; 17€).
Pour les plats, impossible de passer à côté de la création signature de la cheffe, le riz OMA (23€) avec son paleron de bœuf effiloché diablement fondant, son oeuf mollet, ses éclats d'algue croustillante et son radis mariné en guise de petit kick qui réveille les papilles - pas étonnant que celui-ci soit le plat phare du restaurant, c'est excellent. Le poulpe (33€) fait également très bonne figure, relevé d'un chutney de kimchi qui envoie.
Pour les desserts, ce sera sans nous malheureusement, le riz OMA, servi très généreusement, ayant eu raison de la place dans notre estomac. Mais ce n'est que partie remise ! Portée par la bonhomie, l'inventivité et la technicité de la cheffe Ji-Hye Park, cette nouvelle adresse gagne assurément à être connue.
Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.
Lieu
Hôtel Château des Fleurs
19 Rue Vernet
75008 Paris 8
Site officiel
www.chateaudesfleurs.paris